• "LES FILS DE LA POUSSIERE" d'Arnaldur Indridason

       C'est le branle-bas de combat au sein de la police islandaise. Car l'affaire criminelle dont elle s'occupe en priorité et qui fait la une de tous les journaux du pays, secoue fortement l'opinion publique. Le corps d'un professeur à l'aube de la retraite, Halldor Svavarsson, a été retrouvé carbonisé dans sa maison à Reykjavik. Et la barbarie du crime horrifie la population dans son ensemble. Attachée à une chaise, la victime a, selon les experts, été brûlée vive. Aspergée d'essence.

       L'émoi est considérable parce qu'on soupçonne certains de ses élèves, pour qui il était devenu un souffre-douleur, d'être les auteurs de cet acte. Impensable dans une société policée comme l'Islande, où on est peu habitué à des faits de cette nature.

       Alors le commissaire vedette de la police de Reykjavik, Erlendur Sveinsson, est sur le pont avec toute son équipe. Et il disculpe très vite ces chères têtes blondes. Bien incapables d'après lui de commanditer une telle atrocité. D'autant que dans le même temps les langues se délient et le passé douteux du professeur remonte à la surface. 

       Chassé de son premier poste pour des actes de pédophilie envers de jeunes garçons, faits passés sous silence à l'époque, il semble avoir été par la suite victime d'un chantage. De la part d'un grand laboratoire pharmaceutique. Qui en échange de la poursuite de sa carrière, l'a obligé à tester des médicaments sur sa classe d'élèves médiocres. Lui ordonnant de leur faire ingérer en grande quantité des gélules à base d'huile de foie de morue. Qui, en réalité, n'en avaient que le nom. Les transformant ainsi en cobayes à bas coûts. 

       Le problème, au delà de l'éthique, c'est que ces gamins sont tous  par la suite devenus déviants. Alcooliques, drogués, suicidaires, truands, clochards, quand ils ne mourraient pas prématurément de crises cardiaques. 

       Le vieux professeur avait-il décidé de libérer sa conscience ? Au point d'apparaître comme un témoin trop gênant ? Ou a-t-il tout simplement été la cible d'un règlement de compte tardif ? 

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